N°13 - 🫣 Paye tes clichés !

Made in Bleu, Blanc, Rose.

👋 Hello les Mères et Pères Noël ! Si comme 16% des Français qui achète la majorité de leurs cadeaux de Noël la semaine des fêtes¹, vous êtes encore en train de courir les magasins pour boucler les cadeaux de vos enfants, vous trouverez dans cette newsletter quelques éléments de réflexion autour de la question, et bien sûr des idées engagées à picorer.

PS. Pour celles et ceux qui sont carrément à la traîne, vous trouverez votre salut dans l’édition spéciale Noël de notre dernier numéro. Plaisir d’offrir.

✍️ Un dernier mot avant de rentrer dans le vif du sujet. Je vous partage ma tribune invitée dans le média de la seconde main CM-CM. Comment réconcilier Pat’Patrouille, magie de Noël et convictions écologiques ? Tout, tout, tout, vous saurez tout sur ce défi.

💚 Bonne lecture à toutes et à tous !

Au sommaire

1. En tête à tête avec des lutins engagés

2. L’actu qu’il fallait pas louper : balance ton genre !

3. Le récap’ en vrac d’infos engagées à consommer sans modération

4. Notre sélection mode

🧡 En tête-à-tête

Comment fêter Noël sans trop de prise de tête quand on défend des convictions écolos ?

Dans ce numéro, je vous partage non pas un mais trois entretiens avec des wonder mamas sur le thème d’un Noël engagé : des conversations à la croisée de sujets passionnants abordés chez Les petits résistants entre charge mentale écologique, galère de seconde main, et surconso poussée par la publicité.

Assumer ses convictions

Claire Seiller, plante des graines écolo auprès de plus de 120 000 personnes avec son compte Instagram @c.lairdutemps. Et elle assume complètement ses convictions : “Je ne lâche jamais rien, je me fous complètement de l’avis des autres et je n’ai pas peur de dire non”. Si bien que pour Noël, la technique est rodée : une liste avec peu de choix, la consigne de la seconde main et pas vraiment de pas de côté. Même son de cloche chez Delphine Desneiges aka @deedeeparis : un tableau excel partagé, avec 3 idées cadeaux maximum à dégoter d’occasion ou neuf en version “responsable” donne le ton. Chez Aurélie Labarthe, fondatrice de la marque de vêtement écologique pour enfants Les Marsiens, “tout le monde sait que je suis une relou (sic) ! La réalité c’est que je n’ai pas pas envie d’être trop dans le contrôle mais si je laisse faire, c’est Barbie à gogo !” Alors forcément, pas question de laisser la main. Certains, comme Claire, se chargent alors d’acheter pour le compte de certains membres de la famille les cadeaux de ses enfants. Un classique. Et une petite charge mentale supplémentaire de fin d’année. Paf.

« Ma mère refuse la seconde main car quand il n’y a pas la boîte, ce n’est pas vraiment Noël. »

Convaincre or not convaincre ?

Parmi les (nombreux) fils rouges de ces conversations : le cas des grands-parents (surtout les mamies apparemment) difficiles à entraîner sur le sujet de l’occasion et du nombre de cadeaux. Delphine confie : “Ma mère ne peut pas s’empêcher de faire du hors-piste !” … et d’acheter des cadeaux supplémentaires donc. Par conséquent, quand il faut lâcher parce qu’on n’a pas trouvé LA boîte de Sylvanian tant convoitée en seconde main, c’est aux grands-parents qu’on laisse le plaisir de filer tout droit à la Grande Récré !

Question d’éducation

Évidemment entre les tout petits qui se contenteraient bien des emballages et les un peu plus grands qui ont des idées bien précises souvent pas très écolos, l’engagement responsable est plus ou moins facile à tenir. A 11 ans par exemple, selon Aurélie, “ils comprennent que ce n’est pas la peine d’accumuler. Ils savent apprécier les expériences offertes et s’en fichent de ne pas déchirer pleins de gros paquets, ce qui est moins évident pour les plus jeunes.” Il y a aussi l’exposition ou non aux “tentations.” Chez Claire : “Nous n’avons pas la télévision et n’allons quasiment pas dans les magasins donc les enfants font des listes avec ce qu’ils ont à l’intérieur d’eux. Et ils ont très peu de demandes.” Quid des fameux catalogues de jouets générateurs de tonnes d’idées cadeaux ? “J’ai intercepté le catalogue King Jouet envoyé par ma mère et nous sommes allés faire un tour dans une librairie à la place pour s’inspirer!” s’exclame Aurélie. Une façon d’éviter les envies créées de toutes pièces par les stimuli publicitaires de notre quotidien.

Un joli Noël sous contrôle et en ligne avec les valeurs qui se profilent, à force, il faut le dire, de petit travail de pédagogie et d’anticipation (ce que demande l’occasion). Mais quand on est les premiers à monter dans le wagon du changement, il faut, semble-t-il, se coller au poste de pilotage, pour embarquer la smala sur le bon chemin !

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🤓 L’actu qu’il fallait pas louper

Décryptage de l’actu qui m’a le plus chauffée.

Cette année à Noël, ça sera une princesse à paillettes pour Julie et un kit du parfait petit chimiste pour Hector ! “So cliché”, vous pensez ? “Ça va… on n’en est plus là dans les représentations”, vous croyez ? Si si. À tout le moins dans les publicités et les chiffres sont éloquents.

Les filles n’apparaissent que dans 18 % des publicités pour jeux et jouets dits “masculins” comme les voitures, les pistolets ou les dinosaures.²

Les garçons ne sont représentés que dans 8% des publicités pour poupées, coiffure ou figurines de chevaux, contre 75% des publicités de jeux d’aventure.

Pour vous faire une idée, rendez-vous chez le superbe média Pépite sexiste qui épingle sur les réseaux sociaux les campagnes de publicité sexistes et apostrophe les marques qui dérapent !

Post Twitter @Pépite Sexiste épinglant la marque Leclerc pour ses affichages en magasin perpétuant les stéréotypes de genre.

Problème : ces représentations stéréotypées ne sont pas neutres. Les recherches en sciences sociales montrent qu’elles peuvent influencer négativement le développement des enfants en façonnant leurs attitudes et croyances, en limitant leurs choix (quant à ce qu'ils sont "censés" aimer ou réussir en fonction de leur genre), ou en renforçant des inégalités de genre (avec la perpétuation des attentes et des rôles sociaux inéquitables qui pourront avoir des conséquences sur des choix de carrière par exemple - 💡 (re)lire notre entretien dans la newsletter n°9 avec Magali Trélohan, enseignante-chercheuse, sur les liens entre la notion de “care” et la sur représentation des femmes dans les métiers du soin.

C’est dans ce contexte que ce lundi 4 décembre, le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, et son homologue à l'Égalité femmes-hommes, Bérangère Couillard, ont annoncé le lancement de la charte 2023-2026 pour une « représentation mixte des jouets » pour enfants (4ème charte depuis 2019 sur le sujet). Objectif ? Lutter « contre les stéréotypes sexistes » dès le plus jeune âge. Pour ce faire, un bilan des engagements respectifs des acteurs signataires sera désormais transmis chaque année au gouvernement.

Écoutez l’analyse d’Auriane Dumesnil, responsable développement au sein de Pépite Sexiste, sur la pertinence de cette nouvelle “charte pour une représentation mixte des jouets.”

Mais au fait, d’où vient cette idée du “rose pour les filles et bleu pour les garçons?”

“À partir des années 1980 dans un contexte de mondialisation, d’essor aussi du capitalisme, il y a eu une stratégie des marchands de jouets. Plutôt que d’avoir un vélo rouge qui va se transmettre de la grande sœur au petit frère, il va y avoir le vélo bleu pour le petit garçon, et le rose pour la petite fille, ce qui permet de vendre davantage.”  
Emmanuelle Berthiaud, historienne spécialiste de l’histoire des femmes

De quoi remettre l’église au milieu du village, et remettre les choses en perspective au moment de faire les choix de jeux et jouets de Noël, non ? 😅✌️

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🗞️ Le récap’

Un condensé d’infos engagées à consommer sans modération.

👉 “Un cadeau pour la vie !” Cette année, Bayard Jeunesse propose aux familles de donner du sens à Noël et de rendre les fêtes de fin d’année plus durables, avec une grande opération inédite de don solidaire en partenariat avec Emmaüs et le collectif de seconde main Encore. Enfants et adolescents sont invités à choisir un objet à donner, puis à raconter son histoire sur une étiquette (téléchargeable sur le site de Bayard Jeunesse ou à découper dans les magazines de décembre), pour enfin apporter l’objet à la boutique Emmaüs la plus proche de chez eux. On adore !

👉 L'Agence européenne des produits chimiques (Echa) a rendu sur demande de la Commission européenne un rapport sur la présence de produits chimiques toxiques dans les articles de puériculture (literie, sièges auto, bavoirs notamment). Les résultats montrent "que des substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) peuvent y être présentes".🤦 On attend maintenant le tour de vis de la législation européenne sur le sujet.

👉 Ado sous 06. En Espagne, des parents d’élèves se sont réunis au sein du mouvement “Adolescence sans mobile”, pour dénoncer “la croissance de l'utilisation incontrôlée des réseaux sociaux et d'internet” et réclamer la limitation de l’accès des jeunes aux téléphones portables, à partir de 16 ans. Le mouvement a reçu le soutien de l’Agence espagnole de protection des données, rejoint par l’Ordre des médecins madrilènes. Le Parlement régional de Barcelone s’est emparé du sujet. Le mouvement remontera-t-il jusqu’à chez nous ? 📵 Affaire à suivre.

👉 Mini Mondes animé. Du nouveau dans l’univers d’Oscar et Sacha, les 2 héros de la marque de jouets engagée “Les Mini Mondes” qui se diversifie et explore de nouveaux terrains de jeux en proposant désormais aux enfants un dessin animé et une application mobile. La promesse : 13’ d’écran = 2h dehors ! Dans le dessin animé, les petits héros vont jouer à une grande chasse au trésor, à la recherche d’un objet iconique de Noël. Dans la vraie vie, vos enfants pourront jouer à cette grande chasse au trésor, grâce à une appli « low tech » qui permet de : créer, cacher et chercher des vrais trésors ! Un dessin-animé d’un nouveau genre à découvrir par ici. 🍿À consommer avec modération bien sûr. 😜

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🎁 C’est cadeau !

Parce que vous avez mieux à faire que des recherches Google, je sélectionne pour vous des marques de vêtements kids écoresponsables.

Selon l’enquête de l’ADEME sur les impacts environnementaux à Noël, les cadeaux les plus offerts à Noël en France sont les textiles (39%), les jouets (19%) et les livres (18%) et ils représentent 57% des émissions de gaz à effet de serre des fêtes de fin d’année, le textile représentant à lui tout seul 30% de ces émissions.

Face au constat d’une industrie de la mode indéniablement polluante, et l’émergence de modèles poubelles comme SheIn ou Temu, il est urgent de soutenir quand on le peut, les marques qui s’engagent pour une mode plus durable. Dans l’univers enfant, faites confiance à :

• Les Marsiens et leurs vêtements écologiques, biologiques, upcyclés fabriqués au Portugal ou en France.

• Upé et son vestiaire familial Made in France 100% recyclé

• Perpète des vêtements éco-responsables & costauds conçus pour durer Perpète, et 100% consignés !

• Epiko : un vestiaire pour les petits de 6 mois au 4 ans en coton biologique certifié GOTS.

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Suite au prochain numéro !

🧡✨ Les petits résistants prennent un winter break. On se retrouve donc à la rentrée pour un debrief cadeaux. D’ici là, je vous souhaite de très (très très) belles fêtes de fin d’année en famille.

🎁 Et si d’aventure l’envie vous prenait de faire un cadeau à la bande des Petits résistants, c’est fastoche ! Parlez de nous sur les réseaux, par email ou à l’occasion du dîner de Noël. L’occasion idéale ! 🫶🏻

1. Enquête « ADEME, Les impacts environnementaux des fêtes de fin d’année, Goodwill et ObSoCo pour l’ADEME, 2022 »

2. Étude de l’ARCOM sur la représentation des femmes dans les publicités télévisées - 2022