👋 Salut Les petits résistants !
En faisant le tour des actualités chaudes du moment, j’ai réalisé qu’il y avait une pile de news sur la santé environnement à partager avec vous. La santé environnement, qu’est ce que c’est ? “Tous les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement” selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Autrement dit, quand on parle de polluants, de perturbateurs endocriniens, et d’autres trucs qui nous empoisonnent littéralement la vie, on parle de santé environnement.
Et en ce moment, on en a à souper ! C’est pas super feel good et ça vous donne envie de tout casser (le scandale des eaux, les poêles en Téflon qu’il faut jeter et tout le tintouin) ? Bienvenue au club. Il n’en reste pas moins qu’il est bien utile de comprendre les enjeux pour naviguer au mieux, et quand on peut, entre les polluants, participer à faire pression sur les politiques publiques quand c’est possible, et prêcher la bonne parole auprès des copains et de la famille qui ne sont au courant de rien. On rappelle à toutes fins utiles que les enfants sont les premiers concernés par les enjeux de la santé environnement puisqu’ils sont en plein développement. Et c’est bien pour ça qu’on en parle ici.
🗳️ Ah ! Et puisqu’il y en a dans ce bas monde qui s’amuse à challenger les principes démocratiques, on avait envie d’y revenir ici de manière simple et basique. À vos votes pour le thème de la prochaine newsletter.
La cour de récréation et ses enjeux : aménagement, cour oasis, égalité fille-garçon
La cantine scolaire : état des lieux, enjeux et comment faire mieux !
🧡 Place au nouveau numéro. Bonne lecture à toutes et à tous !
Au sommaire
Fofofocus : WECF, l’association qui met la santé des femmes enceintes et des enfants au cœur de l’action
L’actu qu’il fallait pas louper : le beauty SPA pour les minus
Le vrac d’actu
Notre sélection cadeau : de fruits et légumes d’hiver que l’on préfère bio
🔍 Fofofocus : WECF France, construire avec les femmes un monde sain, durable et équitable
4 questions à Mélanie Chevalier, responsable pédagogique santé environnement chez WECF France.
Pouvez-vous nous présenter WECF ?
WECF France est l’antenne française de WECF, Women Engage for a Common Future, réseau international écoféministe d’organisations dont le but est de « construire avec les femmes un monde sain, durable et équitable ». WECF France s’implique donc dans des thématiques majeures comme la santé environnementale, la lutte contre le changement climatique, la qualité de l’alimentation, l’accès à l’eau et à l’assainissement avec, pour chacune, le souci de lutter contre les inégalités de genre et de protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les femmes enceintes et les enfants.
Quels sont les principaux risques environnementaux qui menacent aujourd’hui la santé des enfants et des femmes enceintes ?
Les enfants et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables aux perturbateurs endocriniens, notamment durant la période des 1000 premiers jours (moment de la vie qui court de la grossesse aux deux ans révolus de l’enfant), cruciale pour le développement du fœtus et du jeune enfant. L’exposition à ces substances peut avoir des effets à long terme sur la santé, influençant le système hormonal, le développement neurologique et le métabolisme.
Quels gestes concrets les parents peuvent-ils adopter pour limiter l’exposition de leurs enfants aux polluants du quotidien ?
🔹 Revenir à l’essentiel : Avant d’acheter un produit, il est essentiel de se demander s’il est vraiment nécessaire. Je le constate pendant les ateliers formation que nous dispensons auprès des futurs parents à la maternité. Certains envisagent l’achat d’un babyphone comme obligatoire sans vraiment se poser la question de son utilité… dans un appartement par exemple ! Autre anecdote : une maman avait reçu de sa sage-femme, une mallette contenant de nombreux échantillons de produits, et m’avait partagé qu’elle se sentait vraiment très mauvaise mère car jamais elle n’aurait pensé à acheter un… désinfectant pour linge !
Les jeunes parents sont très vulnérables car ils veulent le meilleur pour leurs enfants. Ils sont donc très perméables aux discours marketing des marques. Je crois qu’il faut simplement que les parents se fassent confiance.
🔹 Limiter l’utilisation de produits chimiques : Moins on en utilise, mieux c’est ! Pour l’hygiène, privilégier des produits simples et naturels plutôt qu’une multitude de cosmétiques et nettoyants aux compositions complexes.
🔹 Se méfier du marketing : L’étiquette “spécial bébé” n’est pas un gage de sécurité. Ce n’est pas parce qu’un produit est vendu pour les enfants qu’il est exempt de substances nocives.
Quels sont les projets prioritaires de WECF pour les années à venir ?
Nous avons deux sujets prioritaires. D’abord la santé menstruelle, mais aussi la pollution physique c’est-à-dire les champs électromagnétiques, le bruit, la lumière, avec au milieu de tout cela, la question des écrans bien sûr.
🤓 L’actu qu’il fallait pas louper
Décryptage de l’actu qui m’a le plus chauffée…
Au rayon tendance beauté, on connaissait les “Sephora Kids”, les jeunes filles de 8 à 13 ans accrocs aux tutos make up de TikTok et fanas de Sephora (on en avait parlé ici), voici que voilà la mode des “Spa Kids”, tout droit débarquée de Dubaï.
"Il n’y a aucune “routine beauté” à conseiller chez l’enfant, en dépit de messages marketing largement diffusés.”
Voici le message martelé par la Société Française de Dermatologie (SFD) et la Société Française de Dermatologie Pédiatrique (SFDP) dans un communiqué publié le 3 février dernier, et qui entend dénoncer les dangers liés à multiplication d’un nouveau genre de salon de beauté dédié… aux enfants de 3 à 12 ans. Manquait plus que ça ! À la carte : massage, pose de vernis, soin du visage, etc.
La SFD et la SFDP tapent du poing sur la table en rappelant l’essentiel :
Attention aux huiles essentielles déconseillées aux enfants et aux femmes enceintes en raison de la présence de substances potentiellement neurotoxiques ou toxiques pour le fœtus ou l’embryon.
Faux-amis : les produits dits “naturels” ou “issus des plantes” ou “sans additifs ni conservateurs” ne sont pas synonymes de “sans danger”.
“Il n'existe pas à ce jour de réglementation définissant les cosmétiques spécifiquement destinés à l'enfant.”
Attention aux conséquences psychologiques de telles pratiques sur le développement de l’image de soi chez l’enfant. L’érotisation de l’image de l’enfant est banalisée de façon préoccupante.
En conclusion, en dehors de maladies dermatologiques, la peau de l’enfant est une peau qui n’est ni trop sèche, ni trop grasse, ni rouge, ni ridée, et qui ne nécessite rien d’autre pour son entretien courant qu’une toilette à l’eau avec un produit nettoyant doux, en rinçant et en séchant bien, afin de respecter la fonction barrière de la peau.
Pas de quoi crier au scandale si la virée au SPA pour enfant est très exceptionnelle. Ce qu’il faut retenir ici, c’est ce que dénoncent les dermatologues sur la création de besoins par le marketing de la cosmétique. Et c’est ce qu’on rappelle régulièrement chez Les petits résistants :
“On met clairement trop de cosmétique aux enfants car les parents sont souvent induits par des allégations trompeuses” alertait Céline Issen, experte en santé environnementale dans un précédent numéro.
Voir aussi cette édition sur ce qu’on vous a fait croire concernant le liniment (dont on peut définitivement se passer pour son bébé).
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Chez nous, la RSE a une définition bien particulière : Responsabilité Sociétale et Environnementale… des parents ! Ici, pas d’auditeurs ni de bilans annuels, mais un examen implacable dans 20 ans, mené par des experts en culottes courtes devenus grands : nos enfants. Si tout se passe bien, peut-être nous diront-ils “merci” (ou, plus réalistement, un “c’est cool”).
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🗞️ Le vrac d’actu
Un condensé d’infos engagées à consommer sans modération.
👉 Crier (une presque) victoire ! La proposition de loi visant à interdire les PFAS (aussi appelés polluants éternels dont on parlait dans le dernier numéro) a été adoptée en Commission développement durable et aménagement. Cette avancée majeure témoigne d’une prise de conscience croissante face au danger des « polluants éternels », ces substances chimiques persistantes qui contaminent notre eau, nos sols et notre santé, se réjouit l’association Générations Futures. Prochaine étape : le vote le 20 février prochain en séance plénière à l’Assemblée Nationale.
✏️ Pour agir et faire pression sur les décideurs politiques, signer la pétition ici.
👉 L’aspartame, ça vous parle ? Cet édulcorant utilisé comme substitut au sucre, que l’on retrouve notamment dans les sodas “zéro sucres”, les yaourts allégés, les barres de céréales “light” ou encore les chewing-gums est pointé du doigt par l'ONG Foodwatch, la Ligue contre le cancer et l'application de nutrition Yuka qui réclament son interdiction. Pourquoi ? Car depuis juillet 2023, cet additif est classé “cancérogène possible pour l'homme” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé.
“L'OMS a envoyé un signal clair concernant le risque pour notre santé. Nos décideurs européens doivent nous protéger.” Camille Dorioz, directeur des campagnes de Foodwatch France.
👉 Bientôt un Nutriscore pour ménage clean ? Dans un rapport du 5 février 2025, l'Agence nationale de sécurité et de l'alimentation (l'Anses) propose un étiquetage pour alerter les consommateurs sur les dangers de certains produits ménagers. Objectif ? Mieux informer les consommateurs sur les dangers sanitaires et environnementaux des produits ménagers, et inciter les industriels à améliorer la composition de leurs produits. Le rapport est désormais entre les mains des ministères en charge de la Santé et de l’Écologie qui doivent décider de son avenir.
En attendant que la notation débarque dans les rayons, zoomez sur les croix noires et les têtes de mort affichés sur les produits ménagers que vous achetez. Cela vous donnera une petite tendance sur l’impact santé ou environnement desdits produits. L’occasion est aussi trop belle pour vous rappeler que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude et le savon noir, c’est vraiment la vie, et pour reposer ici les mots de Céline Issen, experte en santé environnementale, qui avait partagé avec nous dans une précédente newsletter, ses coups de gueule sur le sujet :
“La maison n’est pas un bloc opératoire. Il faut arrêter avec les produits qui promettent d’enlever 99,99% des bactéries. Certes, il faut nettoyer. Mais ça ne sert à rien de désinfecter à tout va. L’hyperhygiénisme serait d’ailleurs la cause de nombreuses allergies chez les enfants car le système immunitaire est sollicité de manière non adéquate. Un enfant peut mettre les mains dans la terre et aller dans le bac à sable. C’est ok. On ne met pas des enfants dans un cocon !”.
Dernier conseil : “Si on achète des produits ménagers classiques, il faut vérifier qu’il n’y a pas de pictogramme (et donc pas d’irritant). On aère pendant et après le ménage, et si possible, on ne laisse pas son bébé dans la même pièce”.
👉 Salut plastique, on te quitte. Une large gamme de contenants en plastique, en particulier ceux destinés à recevoir de l’alimentation (notamment pour la cuisson, la préparation, la présentation, la remise en température) est désormais interdite en France dans toutes les cantines scolaires et universitaires, ou accueillant des enfants de moins de 6 ans, ainsi que certains établissements de santé. Les mauvais salsifis ne pourront plus jamais être réchauffés dans de vieilles barquettes en plastique, et c’est tant mieux. Rappel à toutes fins utiles : de manière générale, réchauffer des aliments dans un contenant en plastique, c’est non. C’est pas du tout 2025. Sauf si les micro-particules de plastique dans vos plats, c’est votre dada.
👉 Les enfants d’abord. Une centaine d’organisations du secteur de l’enfance alerte dans une tribune au journal “Le Monde” sur la détérioration des services publics de l’enfance et appelle à un grand ministère de l’enfance : en France, plus de trois millions d’enfants (1 enfant sur 5) vivent sous le seuil de pauvreté, des milliers d’enfants demeurent non scolarisés (dont près de 30% des enfants en situation de handicap), l’accès des plus défavorisés à l’offre culturelle et de loisirs se restreint, l’impact croissant des technologies numériques peine à être régulé, 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent de troubles psychiques ; et des milliers de mineurs isolés restent sans protection.
“La cause et les droits de l’enfant sont l’affaire de tous mais en premier lieu des décideurs publics qui portent la responsabilité d’agir pour l’intérêt supérieur de l’enfant et l’effectivité de ses droits.”
Oui. 🙌
👉 Enfant-écran. À l'occasion de la Journée mondiale sans téléphone mobile, jeudi 6 février, la pédiatre Sylvie Dieu Osika, membre fondatrice du collectif Surexposition Ecrans, alerte, sur franceinfo, sur le phénomène des "enfants-écrans". La pédiatre explique qu'il "est devenu tout à fait commun que les enfants" aient accès aux écrans "dès la maternité"et affirme que "la proportion de parents qui respectent la recommandation de pas d'écran du tout avant trois ans en France, c'est moins de 10 %" ce qui laisse "90 % des parents qui ont besoin d'être informés de façon correcte"… Et vous ? 🫣
🎁 Au top
C’est cadeau ! Parce que vous avez mieux à faire que des recherches Google, je vous liste les fruits à légumes à acheter bio en priorité pour des assiettes d’hiver au top.
L’UFC Que Choisir a publié le 29 janvier dernier la liste des légumes d’hiver les plus contaminés par les pesticides. “Ah nan, encore une mauvaise nouvelle ?”. Version verre à moitié plein, disons que l’on a désormais la liste des fruits et légumes sur lesquels mobiliser son porte-monnaie (ceux à acheter bio donc), et la liste de ceux que l’on peut acheter en version “agriculture conventionnelle”.
🍎🥬Fruits et légumes d’hiver à acheter bio
Ci-dessous la liste des fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle les plus contaminés par les pesticides de tout type et par les pesticides les plus à risque c’est-à-dire ceux qui favorisent les cancers, qui peuvent entraîner des troubles de la fertilité ou des anomalies du développement des fœtus.
Légumes : céleri branche, chou de bruxelles, endive, poireau, pomme de terre, salade. Fruits : clémentine, orange, pamplemousse, poire, pomme.
🍎🥬 Fruits et légumes les moins contaminés
Si vous devez faire des choix, vous pouvez faire l’impasse sur le bio pour les choux-fleurs, les betteraves, la courge et le potimarron ainsi que le brocoli ou les épinards qui ne sont pas très contaminés selon l’étude.
Côté fruits, l’exception se limite au kiwi. L’UFC Que choisir alerte sur le fait que les autres fruits d’hiver sont tous extrêmement contaminés, avec plus de 75 % des spécimens concernés. No comment.
💧 Peut-on se débarrasser des pesticides à la maison ?
👉 Éplucher ?
pour les fruits à la peau épaisse (banane, agrumes, kaki) : oui, enlever la peau réduit drastiquement l’exposition aux résidus de pesticides.
pour les autres : l’efficacité est variable. Pour la pomme par exemple, les pesticides pénètrent en profondeur. À acheter bio donc.
👉 Laver ?
Pas de javel (ça va sans dire), privilégier le vinaigre blanc (à hauteur teneur en acidité pour plus d’efficacité), bain de sel ou de bicarbonate de soude.
Pour encore plus d’efficacité et si le cœur et le courage vous en disent : faire blanchir ou bouillir (par exemple les légumes à feuilles comme la salade ou l’endive).
Le comparatif de l’UFC Que Choisir est disponible ici.
Force. 🏋️
Suite au prochain numéro !
🚀 On se retrouve dans 15 jours et surtout surtout, si ce numéro vous a plu, partagez sans modération pour prêcher la bonne parole de l’école dehors ! Un like, ou un commentaire sont aussi toujours les bienvenus.
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