N°4 - Les hits de l'été ✊🌊🍒👕
Anti-UV, fibre recyclée - femme engagée, protection renforcée, mention foireuse et vacances fruitées.
☀️ Good morning sunshine ! J’espère que votre été se déroule sous un torrent de… rires et de paresses ! Pour les nouveaux de la bande (bienvenue 🧡), si vous voulez tout savoir du pourquoi du comment de ce média, l’histoire est ici.
Pour les vacanciers qui ont croisé quelques rayons de soleil (🙊), vous vous rappelez de notre recommandation sur les tee-shirts UV ? On en rajoute une petite couche par ici en vidéo. Ne vous méprenez pas, notre point n’est pas de vous conseiller de promener les enfants avec une tente UV sur la tête. La recommandation du tee-shirt UV concerne les situations à risque type : plage, bateau, balade en vélo, all day long, en plein soleil. Pour toutes ces situations d’exposition, le tee-shirt UV sera le meilleur ami de vos enfants. Si vous n’en avez pas, optez pour un tee-shirt foncé qui sera plus efficace qu’un tee-shirt clair pour bloquer les UV. Go pour un été protégé ! 😎
Au sommaire
En tête avec tête avec Marine Attané, l’impact en tête
L’actu qu’il fallait pas louper : salle de jeux sous contrôle européen.
Le récap’ en vrac d’infos engagées à consommer sans modération.
Débunkage de fausse bonne idée : toujours… sans ma lingette !
Notre sélection cadeau de fruits et légumes qu’on préfère bio
🧡 En tête-à-tête
Entretien avec une personnalité qui fait bouger le monde. De quoi semer les graines de l’engagement et cultiver l’optimisme.
Dans ce numéro, Marine Attané, jeune femme engagée, travailleuse et passionnée, nous raconte comment elle décide, à la naissance de sa fille, de mettre son ambition au service d'un projet à la hauteur de ses convictions écologiques et sociales. Elle nous parle notamment de Upé, la marque de vêtement pour enfant co-créée avec son conjoint Olivier, qu’ils ont pensée 100% engagée et transparente.
Bonjour Marine, peux-tu nous raconter ton parcours et ce qui t’a amenée à imaginer la marque Upé ?
J’ai 30 ans et j’ai créé Upé en septembre 2020. J’ai un parcours d'études assez classique. J’ai fait une prépa littéraire, puis je suis passée par Sciences Po Paris et ai étudié les sciences humaines et la géopolitique car je suis passionnée de littérature. J’ai démarré ma carrière chez LVMH. C’était excessivement dense en termes de charge de travail. J’y ai rencontré mon compagnon Olivier et je suis tombée enceinte. Très vite, j’ai réalisé que la vie de famille telle que je l’imaginais n’était pas compatible avec ma charge de travail au sein du groupe. J’ai donc décidé de quitter mon poste pour m’occuper de ma fille en juillet 2019. Upé est née juste après Calliopé, en septembre 2020 ! Une fois maman, je me suis intéressée pour la première fois à ce qu’il y avait dans les vêtements. Je n’avais jamais fait attention à la manière dont je m’habillais avant, que ça soit concernant les matières utilisées ou les conditions de fabrication. Je me suis donc mise en quête d’informations précises en même temps que ma conscience écologique se réveillait. Mon constat était que beaucoup de vêtements enfant étaient en coton biologique, sans forcément une bonne traçabilité sur la provenance de la matière. De la même façon, certains produits étaient fabriqués au Portugal ou en Euromed, sans que l’on sache vraiment comment c’était imprimé. Bref, il m’a semblé que l’offre manquait de transparence. C’est comme cela que l’idée de créer une marque de vêtements pour enfant 100% transparente a émergé et que Upé est née.
Comme tu l’expliques, l’engagement écologique et la transparence sont au cœur du projet Upé. Vous avez notamment fait le choix de fabriquer des pièces à partir de tissus recyclés. À quel moment cela s’est-il imposé à vous ?
Quand on a créé Upé, notre priorité était l’impact. La première fibre sur laquelle on s’est penché était le coton. Mais on s’est vite rendu compte que la vraie meilleure manière de réduire drastiquement les pressions sur les ressources naturelles était d’aller chercher des fibres recyclées.
C’est un modèle hyper intéressant car d’une part, il n’y a pas de processus agricole (donc pas d’eau, d’engrais et de pression sur les sols), et d’autre part, il y a beaucoup de matières disponibles. Ce modèle du recyclé s’est donc vite imposé avec un objectif : la limitation de l’impact environnemental sur la ressource en eau en particulier.
D’où viennent les fibres recyclées que vous utilisez ? Est-ce que ce sont des chutes de tissus qui n’ont jamais été utilisées ou cela vient-il du recyclage de vêtements prêts à être jetés ?
Cela dépend de la fibre. Aujourd’hui, chez Upé, nous travaillons 5 à 6 fibres recyclées. Le polyester recyclé provient de bouteilles plastiques déjà utilisées donc. En revanche, pour la laine, c’est différent puisqu’il s’agit de chutes de tissus. On dit que c’est « pré-consumer ». Quant au coton, cela peut être les deux : soit de la chute, soit du vêtement qui est recyclé via le réseau Relais par exemple. Chez Upé, sur un fil en coton en particulier, nous ne sommes pas en mesure de dire quel pourcentage vient de la chute d’usine et quel pourcentage vient du circuit international de recyclage. Nous n’avons pas ce niveau de précision. En revanche, on est capable de garantir que le circuit est uniquement européen donc cela garantit un certain nombre de standards. Nos fibres sont ainsi toutes certifiées Global Recycled Standard (GRS) ce qui assure, à la fois, le circuit et la transparence au sein de ce circuit. On évite ainsi les situations scandaleuses que l’on a pu voir avec des usines en Chine qui produisent des bouteilles en plastique, pour les recycler, pour faire du fil ! Non, là on part de l’existant.
Je suis fondamentalement convaincue qu’il n’y pas de révolution écologique sans révolution sociale. Par exemple, selon moi, faire une doudoune en polyester recyclé au Bangladesh est une hypocrisie absolue envers le consommateur et une aberration écologique.
En plus de cet engagement sur les matières utilisées, vous avez fait le choix de produire localement en France ? Était-ce une évidence au même titre que l’utilisation des fibres recyclées ?
Un grand oui car je suis fondamentalement convaincue qu’il n’y pas de révolution écologique sans révolution sociale. Par exemple, selon moi, faire une doudoune en polyester recyclé au Bangladesh est une hypocrisie absolue envers le consommateur et une aberration écologique. Il était donc évident pour nous de regarder en premier lieu ce qu’il était possible de faire en France. L’intérêt, c’est que l’on tombe sur des gens experts de notre secteur. Par exemple, notre tricoteur nous a alertés très vite sur toutes les difficultés liées à l’utilisation de fibres recyclées. Tous les professionnels avec lesquels on travaille ont adhéré au projet et aux valeurs, et nous ont donné des coups de pouce. Nous avons noué de vraies relations avec nos fournisseurs partenaires, je connais par exemple le nom de toutes les couturières avec lesquelles on travaille. Bien sûr, faire le choix du made in France a un impact en terme de coûts et de marges qui sont nécessairement plus faibles que si on allait produire à l’étranger. Mais même si nous restons ouverts à d’autres modèles européens – tant que le cadre législatif garantit les conditions de travail - nous ne regrettons absolument pas ce choix de la fabrication locale. Car cela reste la meilleure option pour réduire l’impact et l’empreinte carbone d’un vêtement.
À l’aune de ces trois années d’existence et du développement parallèle de ces deux vestiaires, comment perçois-tu le marché de la mode pour enfant ? Quelle stratégie vois-tu pour réussir à attirer les parents vers une mode plus responsable ?
Le coût d’un vêtement éco-conçu est un vrai sujet, surtout dans un contexte de récession, où acheter des vêtements n’est pas la priorité. Chez Upé, nous avons mis des choses en place sur la conception du vêtement pour inscrire la durabilité dans le design. Concrètement, on propose des vêtements pour enfant avec des coupes loose qui permettent à la pièce de durer plus longtemps qu’un vêtement classique aux coupes plus ajustées. Par ailleurs, nous proposons des pièces non genrées. J’y crois d’abord en terme éthique. Mais au-delà de ça, cela permet de transmettre les vêtements encore plus facilement entre les frères, sœurs, ami.e.s, cousins, cousines et faire en sorte que les vêtements durent. Enfin, pour faire passer le pas de la mode éthique à des parents qui opposeraient l’argument du prix, nous appliquons des ristournes sur les pièces qui nous restent en toute fin de stock. Ce n’est pas une politique prix qui est inscrite dans notre stratégie marketing. Mais notre geste en tant que marque, quand on a des modèles pour lesquelles il nous reste moins de cinq pièces, c’est de faire un effort commercial pour que les gens puissent essayer d’être convaincus ! Nous proposons également des paiements en 3 ou 4 fois. Et surtout, nous construisons une vraie relation de confiance avec nos clients sur notre offre et on les embarque dans le processus de création pour faire en sorte de proposer des choses qui leur plaisent vraiment. Et ça marche, car nous avons un taux de retour très bas !
Merci beaucoup Marine pour cet échange et bravo d’avoir mis tes engagements écologique et social au sein de Upé ! On termine par notre question rituelle. Peux-tu nous dire quel est ton combat de Petit résistant ? « Pour mes enfants, je rêve d’un monde plus… »
Pour ma fille je rêve d’un monde plus lucide. Je suis très heurtée par l’hypocrisie de certains, notamment sur les réseaux sociaux. Je pense bien sûr aux marques écoresponsables qui pratiquent le greenwashing, en sacrifiant les droits de l’homme et l’écologie sur l’autel de la rentabilité. Mais de manière générale, je m’interroge sur ce que j’appelle la déculpabilisation contemporaine. Cette façon qu’ont certains de s’arranger avec leurs principes et de ne pas agir vraiment en fonction de leurs convictions.
Dont acte.
🤓 L’actu qu’il fallait pas louper
Décryptage de l’actu qui m’a le plus chauffée.
Point question de s’indigner, l’heure est à la réjouissance !
Les règles européennes actuelles interdisent l'usage, dans les jouets destinés aux enfants de moins de 14 ans, de substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. L’objectif est de renforcer la protection et étendre l’interdiction aux substances chimiques pouvant constituer des perturbateurs endocriniens, ainsi qu’à celles présentant un danger pour les systèmes immunitaire, neurologique ou respiratoire.
Parallèlement, la proposition entend durcir les contrôles sur les jouets produits hors de l'Union Européenne, grâce à la création d'un "passeport numérique" associé à chaque produit, afin d’“empêcher l'entrée de jouets dangereux sur le marché de l'UE, y compris ceux vendus en ligne". La Commission Européenne juge que les règles sont encore trop peu appliquées dans l'e-commerce. De fait, en 2022, la DGCCRF révélait qu’encore 15% des jouets vendus en France avaient été jugés dangereux, entre risques d’étouffement ou, dans certains cas, substances non autorisées. On applaudit l’idée de garde-fous en amont pour empêcher la mise sur le marché de ces jeux et jouets dangereux.
💡 En attendant que la législation se durcisse, voici les conseils des Petits Résistants.
👉 Même si les grandes marques ne sont pas irréprochables, elles tiennent à leur image de marque. Les risques de non-conformité sont moins importants.
👉 Zappez les jouets sans marque (attention aux jouets gagnés dans les fêtes foraines ou les loteries par exemple), et évitez certaines marketplaces qui référencent des milliers de revendeurs sans aucun contrôle.
👉 La réglementation européenne étant très protectrice, on ne peut que vous recommander de privilégier des jouets fabriqués en Europe ou en France, pour un achat 100% engagé ! 🐓
🗞️ Le récap’
Un condensé d’infos engagées à consommer sans modération.
👉 1 an et demi après le lancement de son opération « Osez changer : Mieux consommer et vivre plus léger » visant à accompagner 21 foyers “témoins” dans une démarche plus responsable, l’Agence de la transition écologique (ADEME), tire un nouveau bilan encourageant. Pierre Galio, chef du Service Consommation Responsable de l’ADEME se réjouit : « Il est impressionnant de constater combien les impacts des accompagnements (…) dépassent le simple cadre du tri, du désencombrement et du rangement des espaces de vie des participants. Bien souvent, nous avons observé que faire le tri dans ses objets et dans sa consommation conduisait à s’interroger sur les autres sphères de sa vie, dans l’objectif de l’alléger, de la simplifier pour se recentrer sur l’essentiel et tendre souvent vers davantage de simplicité. » Ça vous tente ?
👉 Si vous prévoyez de passer par le Futuroscope cet été, voici l’info qui pourrait faire marrer vos enfants. Le parc compte en effet collecter l’urine de ses visiteurs pour la transformer en un biostimulant indispensable pour favoriser l’agriculture. Qui veut aller aux toilettes ? 🚻
👉 Le défi climatique à hauteur d’enfant. Le Monde, qui consacre une grande enquête à l’adaptation de la France au réchauffement climatique, a choisi huit questions (neige, animaux, forêts…) sur la thématique environnementale avec des propositions d’actions pour répondre avec les bons mots aux plus jeunes.
🙅🏽♀️ La fausse bonne idée
Je débunke pour vous la fausse bonne idée du parent qui veut super bien faire. Because nobody’s perfect. Sauf ma mère.
Pour les fesses des bébés, démaquillantes ou désinfectantes… les lingettes, il y en a pour tous les goûts ! En Europe, on estime que chaque année, 70 milliards d'unités sont utilisées, soit environ 1 kg/habitant/an.
🚽⛔ Pour nous donner bonne conscience, les industriels racontent qu’elles sont jetables dans les toilettes ou biodégradables. On ne va pas y aller par quatre chemins : c’est toujours une mauvaise idée de jeter des lingettes dans les WC. Toujours. Les systèmes de traitement des eaux usées ne sont pas conçus pour gérer efficacement les lingettes, même si elles sont biodégradables, ce qui peut entraîner des problèmes de colmatage des canalisations et de pollution environnementale. Au sortir du COVID, les stations d’épuration criaient au fléau. Les lingettes ce n’est donc pas dans les toilettes, mais dans les poubelles. Point barre.
😡« Les mentions biodégradables et compostables sont des allégations proches du greenwashing », s’insurge Julie Sauvêtre, chargée de projet de l’association Zero Waste France. Car la plupart des produits « contiennent encore des fibres de coton ou de rayonne, en général associées à des résines plastiques telles que le polyester, le polyéthylène et le polypropylène ».
🙌 C’est précisément pour éviter que les consommateurs soient injustement confortés dans cet achat carrément pas éco-friendly, que la loi AGEC est venue légiférer. Ainsi, l’article 13 de la loi (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) interdit, depuis le 1er janvier 2023, d’inscrire sur les emballages ou sur un produit : « biodégradable », « respectueux de l’environnement » ou toute forme de mention similaire. Génial non ? Carrément ! Amusez-vous quand même à jeter un oeil aux paquets de lingettes dans les rayons de votre supermarché (sans les acheter ;) et traquez les mentions interdites. Vous constaterez qu’il y a bien des marques, mauvaises élèves, qui traînent des pieds pour se mettre en conformité.😳
🎁 Au top
C’est cadeau ! Parce que vous avez mieux à faire que des recherches Google, je vous liste les fruits à légumes à acheter bio en priorité pour des assiettes d’été vraiment saines (enfin, quand on le décide 😜) 🍒🍉
C’est l’été, il fait chaud, plus que jamais l’heure de dégainer les salades fraîches et les légumes à croquer. Quitte à manger sain, autant manger vraiment sain. Or, si les fruits et légumes regorgent de vitamines et fibres, on peut aussi y trouver des pesticides. De nombreuses études, notamment celle d’UFC QUE Choisir en mars 2022, ont révélé la présence de pesticides dans les fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle (comprendre “non bio”). Ne nous mentons pas, acheter bio coûte plus cher. Alors, on fonctionne par ordre de priorité. Voici la liste des fruits et légumes pour qui le passage par le rayon bio vaut le détour.
Les 8 fruits à acheter bio en priorité : 🍑 les pêches, nectarines, abricots,🍒 les cerises, 🍓 les fraises, 🍇 le raisin, 🍎 les pommes.
Les 6 légumes à acheter bio en priorité : les haricots verts, le céleri branche, 🫑 le poivron, le fenouil, 🥬 les épinards, les salades.
👉 La suite au prochain numéro !
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