N°30 - Comment faire perdurer l'esprit des Jeux (et rendre nos enfants heureux) ?
✌️ "N'oubliez surtout pas cette chose capitale : ce n'est pas du tout rigolo d'avoir des parents trop sérieux." Roald Dahl
👋 Good morning et bienvenue aux nouveaux qui sont arrivés pendant les vacances ! J’espère que la rentrée ne vous a pas roulé dessus. Si c’est le cas, vous n’êtes pas seuls.
Pour ce numéro de rentrée chez Les petits résistants, on convoque des joyeux souvenirs, ceux des Jeux qui nous ont tant fait vibrer, avec l’idée, l’espoir, qu’ils infusent à jamais, autant la société que nos cœurs chamallow.
Avant cela, on a besoin de votre avis !
De nouvelles conférences arrivent dans l’année. Manifestez-vous sur le thème qui vous intéresse le plus. Tous commentaires additionnels bienvenus par retour de mail. Merci 🧡
A- Écrans : comment limiter la cata pour nos enfants (et nous-mêmes) ?
B- Égalité filles-garçons : comment lutter contre les stéréotypes et empowherer les petites filles à l’école ?
C- Perturbateurs endocriniens : les bonnes pratiques pour limiter l’exposition des enfants (et nous avec!)
D- Harcèlement : quels outils pour prévenir et aider son enfant ?
Et avant de (re)faire le grand saut dans les JO, on partage avec vous les mots écrits par Isabelle Carré, actrice et écrivaine et Delphine Saubaber, journaliste, prix Albert-Londres en 2010, qui dans une tribune publiée dans le journal Libération, déplorent l’absence d’action politique pour faire face à la détérioration du niveau scolaire, la toute-puissance des écrans et l’anxiété des élèves.
Il est plus qu’urgent de façonner les adultes de demain, des adultes qui seront nos décideurs. Il est urgent de leur donner des armes, de s’adresser à eux en tant qu’individus réfléchissants, et non seulement en tant qu’élèves, dans un système conçu pour les enfants d’autrefois et non ceux d’aujourd’hui. (…) Les ministres valsent. L’Ecole reste. Les enfants aussi.
Éducation alimentaire, éducation à la sexualité, éducation aux écrans, éducation au vivant, éducation citoyenne… Il faut des politiques publiques ambitieuses et une école exemplaire à qui on donne des moyens. Pour un monde qui tourne plus rond, il va falloir se serrer les coudes. Et les parents attendent de la société qu’elle nous file un coup de main. Merci bien !
🧡 Place au nouveau numéro. Bonne lecture à toutes et à tous !
Au sommaire
Fo-fo-focus : jeu du debrief
L’actu qu’il fallait pas louper : la bonne recette dans votre assiette
Le (maxi) récap d’infos engagées
🥇 Fo-fo-focus
Voilà, c’est fini. On a tous scotché devant nos télés, et vibré comme jamais. Au-delà de ces souvenirs de joie (et mon dieu comme c’est déjà beaucoup), nos enfants et nous, on en retirera quoi de ces jeux ?
On se bouge !
La France a fait de la promotion de l'activité physique et sportive la Grande cause nationale (GCN) pour 2024. Le but ? Inciter les Français à avoir un mode de vie moins sédentaire, y compris les plus jeunes.
Car sur le terrain du sport, la France est du genre à la traîne avec une place de 119ème sur 146 pays pour le niveau de pratique d’activité physique et sportive chez les adolescents.
37 % des 6-10 ans et 73 % des 11-17 ans n’atteignent pas les normes d’activité physique recommandées par l’Organisation mondiale de la santé, qui sont de 60 minutes d’activité d’intensité modérée à soutenue chaque jour.
Dans une tribune publiée en mars 2024, 12 médecins s’inquiétaient ainsi de la faible pratique de l’activité physique et sportive en France, en alertant sur ces “adolescents (qui) présentent, aujourd’hui, des maladies de « vieux » (diabète, maladie cardiovasculaire, etc.).
La prof de danse de ma fille nous a dit à la rentrée : “Les enfants ne bougent pas assez, allez au parc, laissez-les grimper, courir, sauter !” Ok, mais comment la société pourrait-elle nous aider ? L’école est-elle à la hauteur de ce défi devenu enjeu de santé publique ?
Depuis la rentrée 2020, ensuite généralisée en 2022, la règle est : 30 minutes d’activité physique par jour dans les écoles, en complément des heures d’éducation physique et sportive (EPS), discipline d’enseignement obligatoire. Selon le ministère de l’éducation, en 2024, 91,5% des écoles primaires et élémentaires pratiquent les 30 minutes d'activité physique quotidienne même partiellement. Suffisant ?
« Il faudrait, au-delà de ces 30 minutes, que les enfants continuent de bouger, avec les parents : le retour à vélo ou l’activité extrascolaire. Il y a ce que l’État, le collectif, peut faire, mais il y a aussi ce que les familles doivent faire. C’est là qu’il y a des inégalités », Frédéric Depiesse, médecin du sport et membre de la commission médicale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
On se bat pour l’égalité
On pourra dire avec fierté que les JO de Paris ont été les premiers de l’histoire des Jeux à atteindre une parité totale entre les athlètes hommes et femmes. On en a vu des femmes qui sautent, courent, roulent, tapent dans la raquette et les ballons. Résultat des courses, dans la vraie vie : dans une conversation entendue entre enfants de 5 et 8 ans qui causaient vélo ce sont les noms de Marie Patouillet, championne paralympique de cyclisme sur piste et Pauline Ferrand-Prévost, médaillée d’or de cross-country, qui sont ressortis. De la puissance de la représentation ! De l’importance aussi d’une couverture médiatique équilibrée entre les performances sportives féminines et masculines qui contribue à normaliser l'idée que les filles et les garçons ont une place égale dans le monde du sport… et dans la société (soyons fous ;)
Alors on y est ? Tout va bien au pays de l’égalité ? On avance bien sûr, mais nous n’y sommes pas encore.
En 2021, 37,8 % des 14,4 millions de licenciés dans un club étaient des femmes. C’était même 33 % en moyenne au sein des fédérations olympiques et 28 % pour les sports non olympiques (les fédérations multisports affichent des proportions plus équilibrées). De quoi « s’inquiéter », selon la sociologue du sport Béatrice Barbusse, qui regrette dans une interview dans le journal Le Monde que « la pratique féminine n’arrive pas à décoller ».
Comment booster l’égalité femme-homme dans le sport et la société ? On a posé la question à Chloé Célérien, autrice et journaliste spécialiste des questions d’égalité fille-garçon dans le sport.
Spoiler : prendre le problème à la racine dès la cour de récré et déconstruire les clichés des sports assignés aux garçons et aux filles, ça ne serait pas si idiot. Évidemment tout cela demande un effort des parents bien sûr (pour déconstruire nos propres stéréotypes), mais aussi des institutions sportives, des éducateurs et des médias.
📣 Chloé Célérien, autrice, journaliste et dessinatrice, travaille sur la question de l’égalité dans le sport et intervient auprès des collégiens et lycées pour éduquer par le sport et lutter contre le sexisme.
On promeut l’inclusion
Quel héritage ces fabuleux Jeux Paralympiques qui ont battu tous les records d’audience, vont-ils laisser ? Quelques chiffres clés sur le handicap :
dans le monde 1,3 milliard de personnes vivent avec un handicap.
1 personne sur 2 sera confrontée au cours de sa vie, à une situation de handicap, temporaire ou définitive.
dans 80 % des cas, le handicap est invisible et le handicap moteur ne représente que 45 % des personnes touchées (3 % en fauteuil roulant).
Le handicap c’est l’affaire de tous. Tony Estanguet a déclaré lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques : “À travers notre projet, nous souhaitons mettre les Jeux au service d’un projet de société inclusif et solidaire, qui donne sa chance à chacun. (…) La compétition doit permettre de changer de regard, changer d'attitude, changer de société” insistait-il.
On s’interroge maintenant sur le “et après” ? Plus d’accessibilité ? Plus d’inclusion, vraiment ?
Ce qui est certain c’est que des centaines de milliers d’enfants ont assisté aux exploits de ces athlètes porteurs de handicap qui ont vu leurs compétences valorisées, leurs différences célébrées. C’est tout une culture d’inclusion et de respect qui a infusé auprès des enfants.
Céline Syritellis, docteure en science du langage et experte en psychoéducation, rappelait dans un numéro précédent du média, l’importance d’éviter le misérabilisme auprès des personnes porteures de handicap :
“Expliquez à votre enfant que cette personne est différente mais que cette personne est capable. La personne handicapée n’est pas une personne à protéger à tout prix. On a trop souvent peur de heurter dans nos paroles, on est très, trop, précautionneux pour ne pas blesser. Mais de facto, cela veut dire que l’on considère les personnes handicapées comme plus fragiles.”
Pari gagné avec les JO, non ?
📣 On laisse la parole à Céline Steyer, créatrice du podcast Nouvelles Héroïnes et autrice du livre “20 femmes d'aujourd'hui... et toi”, qui partage avec nous son envie de voir ces destins extraordinaires et ces récits de vie racontés encore et encore pour faire bouger les imaginaires.
🤓 L’actu qu’il fallait pas louper
Décryptage de l’actu qui m’a le plus chauffée…
Alors que Santé Publique France publie le 10 septembre des chiffres alarmants sur l’augmentation du surpoids et de l’obésité en France, l’organisme émet le même jour des recommandations de bonnes pratiques alimentaires à destination des parents d’enfants de 4 à 11 ans. Sortez les cahiers : révisions !
👉 5 fruits et légumes... et les jus de fruits ne comptent pas 😅
“Les enfants doivent s'habituer à manger chaque jour des fruits et légumes aux repas (…) qu’ils soient frais, surgelés ou en conserve, crus ou cuits, nature ou préparés”.
Pour les jus de fruits, petit rappel d’abord : “Ils contiennent des sucres et sont pauvres en fibres(…) et ne comptent donc pas comme une portion quotidienne de fruits et légumes".
Asseyez-vous maintenant : "Avant 11 ans, il est donc conseillé de limiter la consommation de jus de fruits à un demi-verre par jour avant de passer à un verre maximum après 11 ans." Bonne chance à tous.
👉 Un goûter sans viennoiserie 🥐
À privilégier « du pain avec quelques carrés de chocolat ou un peu de beurre ou de confiture, un fruit frais ou une compote ou un produit laitier ».
Si les parents donnent des biscuits, éviter surtout ceux qui ont un Nutri-Score E.
👉 Jusqu’à 3 produits laitiers par jour 🥛
Pour rappel, “les enfants de moins de 5 ans ne doivent pas consommer de lait cru ni de fromages au lait cru (sauf emmental ou comté), en raison des risques infectieux”.
👉 Des portions adaptées
Un enfant ne doit pas manger dans les mêmes quantités qu’un adulte, rappelle Santé Publique France : "Les quantités augmentent progressivement à partir de 7 ans pour atteindre celles d’un adulte après 11 ans".
Par exemple, un enfant entre 4 et 6 ans ne mangera qu’un demi-steak et un œuf versus un steak entier ou 2 œufs pour un adulte.
Avec un rappel utile : “Comme depuis sa naissance, il convient de faire confiance à l’appétit de l’enfant et de ne jamais le forcer à manger.”
👉 Pas d’écran, et des repas ensemble.
Bref mettre de la joie dans le moment du repas !
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🗞️ Le (maxi) récap’
Un condensé d’infos engagées à consommer sans modération.
👉 Les athlètes trisomiques sont actuellement écartés des Jeux Paralympiques car ils ne parviennent pas à atteindre les performances de la classe des athlètes avec une déficience intellectuelle. Qu’à cela ne tienne ! Le Conseil municipal des enfants de Mornant, dans le Rhône, lance une pétition pour que les athlètes trisomiques soient intégrés aux Jeux Paralympiques, avec une catégorie spéciale. Los Angeles 2028, on vous regarde. 👀
👉 Cocorico. La Phryge, c’était elle la méga star de ces jeux. Sur les 3 millions vendues, la moitié a été fabriquée par Doudou et Compagnie avec près de 25%, produites à La Guerche en Bretagne. Il se murmure qu’il y aura un nouveau modèle pour Noël. Avec la Phryge, la belle histoire ne se termine jamais.
👉 Huile de palme : vous reprendrez bien une petite tartine ? Un nouveau pot de Nutella a débarqué dans les rayons : un couvercle vert et une version à la sauce vegan ou “plant based” avec un sirop à base de riz et de pois chiches à la place du lait écrémé. Trop cool. Mais l’ingrédient le plus controversé, l’huile de palme dont la production contribue à la déforestation dans les régions tropicales, lui, fait toujours partie de la recette. Beurk.
👉 1 adolescent sur 3 de 15 ans déclare n’avoir utilisé ni préservatif ni pilule contraceptive lors de son dernier rapport sexuel, selon un rapport publié le 30 août 2024 par l’OMS Europe qui appelle à “des investissements durables dans une éducation complète à la sexualité adaptée à l’âge, dans des services de santé sexuelle et reproductive adaptés aux jeunes, ainsi que dans l’instauration de politiques et d’environnements favorables à la santé et aux droits des adolescents.” Aux armes éducatives ! On vous rappelle que notre newsletter dédiée au sujet de l’éducation à la sexualité est toujours accessible par ici.
👉 En mode avion. Suite au rapport d’experts sur “l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans”, le gouvernement a annoncé une expérimentation de l’interdiction des téléphones portables dans “près de 200 collèges” dès cette rentrée, pour mettre en place “une pause numérique”.
👉 Un mois après sa reprise en coopérative, Duralex s’allie au Slip Français pour commercialiser ses verres en série limitée. « Duralex est une icône française, souligne Guillaume Gibault, président du Slip Français. Impossible pour nous d’imaginer la voir disparaître et c’est tout naturellement que nous leur avons proposé notre aide dans ce nouveau départ ». « On a besoin de vous et ce ne sont pas des mots en l’air […] Nous voulons montrer que le made in France, c’est possible ». Allons enfants de la cantine !
👉 Ramenez les pailles à la maison 🙈. Le fabricant de boisson sucrée « Capri-Sun » a lancé une pétition pour commercialiser à nouveau ses anciens emballages de boissons, composés d’une paille en plastique. Capri-Sun demande un retour en arrière face à la réglementation européenne liée à l’interdiction des pailles en plastique (en vigueur depuis 2021). La marque brandit l’argument écologique (= trop compliqué de séparer la pochette de la paille en papier pour le recyclage) pour justifier son choix de retour en arrière. À date, la pétition réunit 140 000 signatures. Plus c’est gros, plus ça passe…
Suite au prochain numéro !
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