N°32 - Les parents sont-ils largués face aux écrans ?
“Parent c'est un métier dans lequel il est impossible de réussir, il faut se contenter de faire le moins mal possible.” Bernard Werber
👋 Salut Les petits résistants !
TikTok, internet, Iphone, Netflix et jeux vidéos : il y a mille et une occasion pour les plus jeunes et les moins jeunes de se coller devant un écran. Nous les parents, avons compris que les pièges étaient nombreux. Et il n’y a qu’à tendre l’oreille à la sortie de l’école pour comprendre que tout le monde navigue à vue : “pas d’écran avant 3 ans” respecté mais pas vraiment, “un Iphone pour l’entrée en 6ème, c’est le moment non ?” Les écrans, une préoccupation pour notre invitée du jour, Clémentine Sarlat, qui s’inquiète par anticipation du rapport aux réseaux sociaux et des modèles projetés aux filles, touchées particulièrement par les sujets de trouble de l’alimentation et d’anorexie.
Alors quand l’actualité nous sert sur un plateau une étude qui nous montre qu’on est tous dans le même bateau des questionnements, on se devait de la partager avec vous. Rendez-vous dans l’actualité décryptée !
Et comme chez Les petits résistants on ne se résout jamais à voir tout en noir, on vient saupoudrer ces angoisses d’une opportunité d’un chouette moment… d’écran en famille. Surprise !
🤩🍿 Gagnez 2 places de cinéma pour aller voir le film d’animation “Sauvages” !
👉 Comment ? Premier arrivé, premier servi ! Il vous suffit de répondre “Sauvages” à cette newsletter. Le 1er qui dégaine recevra les 2 places pour filer au ciné pendant les vacances avec son enfant ! En bonus, on prévoit 2 lots de consolation au 2 et 3ème plus réactif. C’est now ! 🚀
👉 Pourquoi on aime ce film ? « Sauvages », réalisé par Claude Barras, explore le thème de la déforestation à travers les aventures de deux enfants et d’un orang-outan dans la forêt de Bornéo. Le film est un plaidoyer de sensibilisation à la protection des forêts tropicales et montre aux familles que la consommation a un impact majeur sur la biodiversité partout dans le monde. Partenaires du film les associations Foodwatch et Kalaweit, proposent d’ailleurs un petit “kit du consomma(c)teur” pour les enfants avec deux activités à faire en famille pour agir au quotidien. Pour allier l’utile à l’agréable c’est par ici ! Bonne séance. 🍿
🧡 Place au nouveau numéro. Bonne lecture à toutes et à tous !
Au sommaire
En tête à tête avec Clémentine Sarlat, petite résistante de la maternité
L’actu qu’il fallait pas louper : en plein écran
Le récap d’infos engagées
🧡 En tête-à-tête
Entretien avec une personnalité qui fait bouger le monde. De quoi semer les graines de l’engagement et cultiver l’optimisme.
Dans ce numéro je rencontre Clémentine Sarlat. Journaliste et maman de 3 filles, elle est la fondatrice du podcast La Matrescence, le premier podcast sur la maternité et la parentalité qui, avec l'aide d'experts, vient donner la main et des clés aux parents un peu paumés. Portrait.
2017.Clémentine accueille sa première fille et affronte "un tsunami". Elle vit comme un énorme chamboulement ses premiers pas dans le monde de la maternité. Déformation professionnelle peut-être, besoin de comprendre sûrement, Clémentine découvre à force de lecture sur le sujet, le mot "Matrescence" à une époque où la maternité n'est alors perçue que sous le vernis de l'épanouissement absolu. Et soudain tout s'éclaire : le mot Matrescence est une contraction entre "maternité" et "adolescence", soit la meilleure façon de comprendre cette transition identitaire profonde que vit une femme lorsqu'elle devient mère. Démonstration faite qu'au-delà d'une transformation physique ou hormonale, devenir mère implique aussi “un véritable changement de posture dans la société et au sein de sa propre famille”. La société l'ignore ou fait semblant de ne pas le voir, comme si avoir un enfant était un évènement comme un autre, une évidence biologique. Pourtant, Clémentine le martèle : la maternité est une transition, pas un état de grâce permanent. Ce moment est tout sauf banal, et elle décide qu'il est temps de le dire haut et fort.
2019.Un mot sur des maux. Clémentine lance alors le podcast La Matrescence. Elle y raconte sans fard le quotidien chamboulé des parents et aborde tout, du couple qui vacille sous le poids des nouvelles responsabilités à la fatigue, la gestion des contraintes et des décisions d'éducation mêlées aux injonctions sociétales. Ses questionnements de mère ordinaire trouvent immédiatement écho auprès d'une foule de parents, pas seulement mères, mais aussi pères (30% de ses auditeurs).
2024.Dans sa vie d'avant La Matrescence, Clémentine passait son temps près des terrains de rugby en tant que journaliste sportive. Alors comment évolue-t-on lorsque l'on fait le grand écart entre un milieu professionnel très masculin et le grand bain des sujets liés à la maternité ? Après 180 épisodes sur la parentalité, autant d'experts rencontrés, et 3 petites filles devenues presque grandes, Clémentine admet que sa vision du féminisme a évolué. “Avant, le féminisme c'était pour moi montrer et revendiquer qu'on pouvait être et faire tout comme les hommes”. Clémentine se bat aujourd'hui contre une vision aliénante de la maternité, longtemps présentée comme un fardeau qui empêcherait les femmes de “réussir”. Son idée du féminisme se résume aujourd'hui à un combat simple, mais essentiel : "Que les femmes puissent simplement être libres d'être qui elles ont envie d'être." Alors quand on est féministe et maman de 3 filles, fait-on particulièrement attention à ne pas verser dans les clichés de genre ? “J'ai compris qu'il était très difficile que les enfants échappent à une éducation genrée.” Ou le poids des clichés véhiculés par la société. Mais si à la maison elle fait l'impasse sur les histoires de princesse qui attend son prince charmant, elle accède volontiers aux demandes autour des licornes et autres cadeaux dit super girly. Ou l'importance d'ouvrir le champ des possibles, pour celle qui se réjouit de voir la société prendre soin de la représentation féminine dans les médias, dans les histoires et les dessins animés auxquels nos enfants sont biberonnés.
Et le futur alors ? Clémentine est plutôt du genre optimiste, mais se dit inquiète sur certains sujets en particulier. Ses combats de Petit résistant ? L'écologie d'abord. Une prise de conscience des enjeux environnementaux à l'arrivée de ses filles et elle se retrouve à culpabiliser à l’idée de prendre l’avion. Au détour d'un voyage aux États-Unis, un shoot de voiture et de surconsommation plus tard elle réalise combien le chemin sera long, elle qui par ailleurs s'efforce au quotidien de réduire son impact environnemental, en ne se déplaçant avec ses enfants quasiment qu'en vélo.
Clémentine se dit également concernée par les sujets d'alimentation pour ses enfants. Elle leur apprend à manger sainement "pas pour leur poids mais pour leur santé. J'ai tellement interviewé de spécialistes autour de l'alimentation que je sais à quel point le sucre peut être un poison pour le corps et le cerveau". Pas question non plus de laisser les réseaux sociaux empoisonner la relation de ses filles à leur corps. Clémentine se dit inquiète dans un monde où l’anorexie et les troubles alimentaires, amplifiés par la pression médiatique, sont omniprésents. Alors pour lutter contre cela, elle s'applique à ne jamais se critiquer devant ses filles et faire du sport, consciente de l'importance des modèles projetés. Un petit coup de charge mentale au passage, mais peut-on vraiment s'en défaire quand on est un parent qui essaye de bien faire ? ;)
Avec La Matrescence, Clémentine envoie un appel à réveiller les consciences, à secouer les certitudes, et à embrasser pleinement les bouleversements que la parentalité – et la société – imposent. Se lâcher la grappe et lâcher la rampe aussi de temps en temps. Ah, appel aux futurs parents de Petits résistants. Le meilleur conseil de Clémentine pour se préparer à la parentalité : apprendre à se connaître soi et … son style d'attachement. Si vous ne savez pas encore ce que c'est, branchez-vous sur La Matrescence, il paraît que notre conversation a inspiré à Clémentine un épisode dédié. Amen 🙏
🤓 L’actu qu’il fallait pas louper
Décryptage de l’actu qui m’a le plus chauffée…
Les parents sont un peu inquiets et plutôt largués face aux écrans : c’est, en substance ce que met en lumière une étude de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open) réalisée par Ipsos média et publiée le 8 octobre dernier.
Que retenir ?
👉 Les écrans jouent un rôle de plus en plus important dans la vie des enfants, en particulier les smartphones.
Plus de la moitié des enfants âgés de 7 à 17 ans possèdent leur propre smartphone.
Près de 70% des enfants âgés de 7 à 17 ans utilisent Internet quotidiennement, avec une préférence pour les services comme YouTube, TikTok, WhatsApp, Instagram et Snapchat. L'usage des écrans varie avec l'âge, les adolescents privilégiant les smartphones et les ordinateurs.
Les enfants passent en moyenne 4 heures par jour sur leur smartphone pendant les vacances et les week-ends, un temps qui augmente avec l'âge.
👉 Les parents sont conscients du problème… mais les parents galèrent !
Les parents sont conscients de l'impact des écrans sur le temps et tentent de réguler le temps passé par leurs enfants devant les écrans. Cependant, ils ont tendance à sous-estimer le temps d'utilisation et l'impact des règles instaurées est limité, en particulier chez les adolescents.
Les parents craignent également les risques associés à l'utilisation des écrans, notamment l'exposition à des contenus choquants en ligne, le cyberharcèlement et les achats non désirés.
Plus de la moitié des parents se sentent sans soutien face à ces défis numériques et souhaitent des journées de sensibilisation et des conseils pratiques.
Certains parents utilisent des outils de contrôle parental, mais leur utilisation est limitée. Google Family Link est l'outil le plus connu et utilisé.
11,3 ans : l’âge moyen du premier smartphone
99% des enfants se connectent quotidiennement sur le web dès 11 ans
Les conseils de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique aux parents
👉 Prendre de la distance avec les idées préconçues et s’intéresser à ce que font les jeunes lorsqu’ils sont connectés.
👉 Refaire du numérique un enjeu éducatif comme un autre. Installer des rituels en famille où le numérique serait central.
👉 Conserver le dialogue ouvert pour permettre à l’enfant et surtout l’adolescent de parler s’il rencontre des problèmes.
👉 Comprendre et connaitre les usages numériques de l’enfant est la meilleure façon d’encadrer son activité numérique.
👉 Alimenter la diversité culturelle en proposant d’autres activités.
👉 Ne pas laisser les enfants les plus jeunes seuls avec un smartphone et préférer un usage dans un lieu partagé. Objectif : éviter que l’enfant ne tombe sur des contenus inappropriés.
👉 Ne pas substituer les outils de surveillance à l’accompagnement parental → “Parlez des contenus et posez les règles”.
💡 Des ressources pour vous aider
Rendez-vous sur le site Internet sans crainte, un programme national de sensibilisation des jeunes au numérique ave des centaines de ressources gratuites et des conseils pratiques pour accompagner les jeunes de 6 à 18 ans, leurs parents et enseignants dans leur vie numérique et l'usage des écrans.
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🗞️ Le récap’
Un condensé d’infos engagées à consommer sans modération.
👉 Vert le média vient de publier une enquête qui révèle que des produits cosmétiques de grandes marques, comme L’Oréal, Lancôme, Avène ou encore M.A.C contiennent des polluants éternels, les fameux PFAS, ces substances chimiques très nocives pour la santé, qui s’accumulent dans notre corps et dans l’environnement.
L’enquête rappelle que “le risque de développer des pathologies à cause de perturbateurs endocriniens est plus élevé chez les enfants et les adolescent·es, puisqu’ils peuvent dérégler leur cycle hormonal.” Alors si vous êtes parent d’enfant ado qui adore traîner au rayon cosmétique (ou le fameux phénomène des “Sephora Kids”), prenez votre courage à 2 mains, mettez la conversation sur la table, votre nez dans le tiroir de la salle de bain, et bonne chance ;)
👉 Voilà autre chose. Peluches, poupées interactives, tablettes à dessin, camions, toupies ou encore jeux de société lumineux… autant de produits pouvant contenir des LED, que nos enfants adorent mais desquels il faudrait peut-être les éloigner.
L’ANSES (l’Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale) s’est en effet penchée sur la nouvelle version de la norme européenne sur la sécurité des jouets électriques, actualisée en 2020 et déplore qu’elle soit moins protectrice que la précédente de 2005. Des tests réalisés par l’Agence révèlent ainsi que sur un échantillon de 19 LED contenues dans des jouets disponibles sur le marché, huit des jouets testés n’auraient pas pu être mis sur le marché avec la version 2005 de la norme.
Nice.
Alors c’est quoi le problème avec ces jouets ? Les LED émettent de la lumière bleue qui peut affecter la rétine et perturber les rythmes biologiques, dont le sommeil, en cas d’exposition le soir et la nuit. “Les enfants dont les yeux ne filtrent pas totalement la lumière bleue sont particulièrement sensibles à ces risques” alerte l’Agence.
Quelles sont les recommandations de l’Agence ? D’abord limiter l’exposition aux LED bleues ou blanches, ensuite, éviter les jouets lumineux deux heures avant le coucher, pour ne pas perturber les rythmes biologiques et l’endormissement.
Dont acte. Quand on vous dit qu’il faut acheter du jouet en bois et du doudou bio ! 😜
Suite au prochain numéro !
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